souffrance

Signe du mental anor : Souffrance

“Ce désespoir est parfois si profond… personne ne comprend rien, moi -même je n’y comprends rien à
cette maladie… Comment sortir de cette souffrance que personne ne semble entendre, ni
comprendre ? Tout le monde se focalise sur le poids et la bouffe, comme si le reste n’avait pas
d’importance, alors que c’est tout l’inverse.”

Il sera bien difficile de deviner ce qui fait le plus souffrir l’anorexique dans la liste des avanies décrites, dans les signes du mental anorexique. Elles semblent, tour à tour, tout au long de la trajectoire pathologique, prendre le dessus l’une après l’autre. Mais c’est bien dans le mental anorexique que se situe le pire.

La souffrance la plus fréquente est sans doute le sentiment d’être incomprise. Mais de quoi s’agit-il ? Les médecins et les proches se sont acharnés pendant des années à tenter de leur faire comprendre le danger de leur situation physique, de la mort qui les attend. Mais c’est bien d’une autre mort dont elles ont peur, c’est de la mort psychique, la perte de leur intégrité mentale.

Les scarifications et les automutilations sont bien la preuve que la souffrance physique qu’elles peuvent s’infliger est un soulagement par rapport à la souffrance psychique qu’elles vivent. Rappelons qu’à cet âge, l’âge du début des troubles alimentaires, ce qui est en jeu c’est la métamorphose adolescente, c’est d’être à tout prix une adulte là où un mécanisme terrifiant, l’anorexie s’est installé pour les en empêcher. Et c’est bien les libérer de cela qui répond à leur demande.

Combien voit-on de familles rassurées parce que enfin elles ont regrossi alors qu’elle sont simplement passées aux boulimies et aux vomissements. La disparition de la maigreur diminue l’attention des proches et des médecins alors que le mental anorexique est encore plus présent.
C’est à ce moment là que les suicides sont les plus fréquents. Rappelons que ces suicides ne sont pas le fait d’une maladie dépressive et que les troubles du comportement alimentaire sont plus suicidogènes que la dépression elle-même.

C’est cela qui fait de l’anorexie une maladie mentale, et de ses soins l’obligation d’être prise en charge par un psychiatre spécialisé et une équipe pluridisciplinaire.